Traitement de la Tendinopathie Glutéale par Ondes de Choc Radiales : Efficacité Prouvée

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l’évaluation des tendinopathies glutéales symptomatiques révèle qu’elles représentent les cas les plus fréquents de troubles tendineux des membres inférieurs, selon une étude d’Albert et al de 2014. Ces affections, qui touchent principalement les femmes d’environ 50 à 60 ans, peuvent être le résultat de divers facteurs.

Ces problèmes tendineux peuvent apparaître de manière spontanée, être consécutifs à un effort physique ou suivre une opération chirurgicale, notamment la pose d’une prothèse de hanche.

L’utilisation initiale de l’échographie, suivie des avancées en IRM, a permis d’améliorer la détection des tendinopathies en mettant en lumière des ruptures partielles du tendon qui étaient auparavant non identifiées.

La prise en charge des tendinopathies du moyen fessier repose principalement sur la rééducation, avec un intérêt particulier pour l’utilisation des ondes de choc radiales. Les études, telles que celle menée par Rompe, ont montré que cette méthode est plus efficace sur le moyen et long terme que les injections de corticoïdes.

Anatomie fonctionnelle et physiopathologie :

Anatomie fonctionnelle

Le muscle moyen fessier, un large éventail musculaire, s’ancre au haut de la face externe de l’os iliaque et s’étend jusqu’à se fixer par un tendon sur le côté latéral du grand trochanter.

Ce muscle joue un rôle clé dans la marche, où il contribue à la stabilisation du bassin et à l’amortissement des forces subies. En posture neutre, les fibres situées à l’arrière du muscle facilitent l’extension et la rotation externe du membre, tandis que celles à l’avant permettent la flexion et la rotation interne.

Lorsque le corps repose sur un pied, le moyen fessier est essentiel à la stabilisation du bassin dans les trois dimensions de l’espace. En position assise, il agit comme un rotateur interne. De plus, il influence indirectement la position du genou par son interaction avec le fascia glutéal et le tractus ilio-tibial.

La double innervation du moyen fessier par le nerf glutéal supérieur, via deux branches distinctes, autorise une activation sélective des fibres antérieures et postérieures, permettant ainsi des mouvements complexes et adaptés.

CAS CLINIQUE  TRAITEMENT D'UN SYNDROME DU CARREFOUR POSTÉRIEUR DE CHEVILLE PAR PHOTOBIOMODULATION
CAS CLINIQUE  TRAITEMENT D'UN SYNDROME DU CARREFOUR POSTÉRIEUR DE CHEVILLE PAR PHOTOBIOMODULATION

Physiopathologie

La tendinopathie glutéale peut entraîner une incapacité allant de modérée à sévère, affectant significativement la qualité de vie et la capacité à fonctionner au même niveau qu’une coxarthrose évoluée.

La douleur ressentie en position latérale affecte tant la qualité que la durée du sommeil. Cette affection génère également de la douleur et une difficulté à maintenir un appui sur une seule jambe, influençant de nombreuses activités quotidiennes, professionnelles et sportives. Elle peut limiter la participation à des activités sportives, récréatives et professionnelles.

Prévalence de la tendinopathie glutéale

Elle est plus fréquente chez les femmes ménopausées ou approchant de la ménopause :
– 23 % chez les femmes âgées de 50 à 79 ans
– 8,5 % chez les hommes de 59 à 79 ans
Elle affecte aussi les jeunes athlètes pratiquant des sports impliquant des sauts, des fentes ou le triathlon. Cette condition peut également coexister avec d’autres pathologies de la hanche, telles que :
– 20 % des patients avec coxarthrose ont également des déchirures dégénératives des muscles petit et moyen fessiers.
– Elle est une source de douleur chez 20 à 35 % des personnes souffrant de lombalgie.

Facteurs contribuant à l’apparition ou à la persistance de la tendinopathie glutéale :

Facteurs musculaires :
– Atrophie des muscles petit et moyen fessiers, hypertrophie du TFL, BIT, VL.
– Chez les femmes, la zone d’insertion du moyen fessier sur le fémur est plus courte, réduisant le bras de levier musculaire.
– Faiblesse du moyen fessier.

Facteurs osseux :
– Présence plus fréquente de hanche coxa-vara chez les femmes.
– Bassin plus large chez les femmes.

Influence de la position articulaire :
– Positions entraînant une adduction de la hanche.

Modifications structurelles :
– Effets de la ménopause et des infiltrations.

Activités :
– La pratique de sports ou d’activités nécessitant un support unipodal.
– Introduction ou changement d’activité physique.

Les facteurs tels que le surpoids, l’âge ou l’utilisation de certains médicaments (comme les fluoroquinolones) peuvent aggraver la condition.

Synthèse du diagnostic

Recueil des informations

L’entretien initial vise à identifier les spécificités des douleurs ressenties par le patient : localisation, rythme, impact des activités physiques et des différentes postures, moment d’apparition, évolution et circonstances de début. On note des douleurs progressivement installées s’étendant le long de la cuisse, et parfois jusqu’à la jambe, pouvant suggérer une radiculalgie L5. Ces douleurs se manifestent principalement lors de la mise en charge du corps, s’intensifient avec la marche prolongée, l’ascension d’escaliers et le passage de la position assise à debout. Dès cette phase, l’objectif est de déceler des indices pouvant orienter le diagnostic, comme les irradiations. L’environnement psychologique du patient est également évalué, de même que les éventuels facteurs de risque.

Examen physique

Faisant suite à l’interrogatoire, l’examen physique se compose de divers tests :

  • Test de station unipodale : détient la plus grande spécificité. La manifestation de la douleur trochantérienne en moins de 30 secondes.
  • La palpation du grand trochanter révèle généralement une douleur aiguë, avec une précision remarquable au niveau :
    • Facette antérieure : zone d’insertion du muscle petit fessier.
    • Facette latérale : zone d’insertion des fibres moyennes antérieures du muscle moyen fessier.
    • Facette postéro-supérieure : zone d’insertion des fibres postérieures du muscle moyen fessier.
  • La mobilité passive de la hanche reste normalement préservée.
  • Tests FADER-R et ADD-R : possèdent une haute spécificité. Un résultat positif renforce la probabilité d’une tendinopathie glutéale.
  • Autres évaluations :
    • Observation de la posture et de la démarche, incluant une possible boiterie de Trendelenburg, spontanée ou après un appui unipodal de 30 secondes, pouvant justifier l’utilisation d’une canne.
    • Tentative de réalisation d’un squat unipodal.
    • Vérification d’un décalage latéral du bassin, d’une atrophie ou faiblesse des muscles abducteurs profonds, ou d’une hypertrophie des muscles superficiels.

 Questionnaires et scores :

  • Utilisation du questionnaire VISA-G pour apprécier la sévérité des symptômes, l’impact sur les activités du patient et l’efficacité des traitements proposés.

 

Examens complémentaires

Radiographie
Utilisée occasionnellement pour identifier des anomalies morphologiques telles que la coxa vara.

Échographie
Permet de détecter la présence d’une bursite et de révéler une éventuelle rupture partielle.

Imagerie par résonance magnétique (IRM)
Recommandée si la douleur persiste après trois mois. En cas de contre-indication à l’IRM, un scanner peut être envisagé.

Il est important de noter que les résultats de l’IRM ne doivent pas être utilisés isolément pour le diagnostic de tendinopathie glutéale, car 30% des patients présentant une tendinopathie glutéale ont un IRM négatif (Grimaldi 2017).

Le diagnostic différentiel

Le processus diagnostique cherchera à exclure les conditions suivantes :

  • Maladies inflammatoires (par exemple, l’arthrite rhumatoïde)
  • Bursite trochantérienne
  • Pathologies articulaires de la hanche (telles que l’arthrose, le conflit fémoro-acétabulaire, la nécrose avasculaire)
  • Ressaut du fascia-lata, généralement observé chez les jeunes sportifs
  • Douleurs lombaires référées
  • Fracture du col fémoral
  • Pathologies extra-articulaires ou musculaires
  • Syndrome du piriforme ou sciatique
  • Métastases osseuses
  • Fibromyalgie

Approche kinésithérapeutique

L’objectif principal de la kinésithérapie est de réduire la douleur, éviter les compressions prolongées des tendons, évaluer le stress mécanique, promouvoir la détente musculaire, restaurer l’équilibre musculaire, améliorer la posture et instruire le patient. L’efficacité de cette démarche est renforcée par l’emploi des Ondes de Choc Radiales.

Application des Ondes de Choc Radiales (ODCR)

Adapté selon l’évaluation kinésithérapeutique initiale, le traitement par ODCR enrichit significativement l’éventail des traitements disponibles pour ce type de troubles.

 

Protocole de soin

Habituellement, le traitement inclut de 5 à 6 séances, avec un intervalle de 5 à 7 jours entre chaque séance.

1. Positionnement du patient
Le patient se place sur le côté non affecté sur la table de traitement, avec la hanche en flexion, en légère adduction et rotation interne, pour tendre le tendon.

2. Localisation précise par palpation
Identification manuelle du grand trochanter et des points de déclenchement dans les muscles fessiers, la région lombaire et le long de la bandelette ilio-tibiale.

    3. Application des ODCR sur le tendon moyen fessier

    • Fréquence : 12 à 9 Hz
    • Pression : 2 à 3 bars
    • Nombre de chocs : 2000
    • Ajustement de la pression en fonction de l’épaisseur des tissus

    4. Stimulation musculaire
    Cible les muscles fessiers, TFL (tenseur du fascia lata), bandelette de Maissiat, et le vaste externe.

      • Fréquence : 15 Hz
      • Pression : 2 à 3 bars
      • Nombre de chocs : entre 2000 et 4000
      • Inclut le traitement systématique des points de déclenchement

      5. Application de vibrations
      Concernant les mêmes zones musculaires que l’étape de stimulation.

      • Utilisation du transducteur V-Actor V40
      • Fréquence : 28 à 35 Hz
      • Pression : 2 à 3 bars
      • Nombre de chocs : entre 2000 et 4000
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      Approche Kinésithérapique pour la Tendinopathie Glutéale

      L’approche thérapeutique kinésithérapique pour traiter la tendinopathie glutéale s’enrichit d’un programme d’exercices évolutifs, impliquant :

      • Exercices Isométriques, Concentriques et Excentriques
      • Augmentation progressive de la capacité de résistance du tendon
      • Importance de la Période de Récupération

      Critères essentiels de progrès :

      • Non-apparition de douleurs 24 heures après les exercices
      • Élimination des douleurs nocturnes !
        L’ajustement des postures durant le sommeil, en position assise et debout est crucial.
      • Utilisation d’un coussin sous ou entre les genoux
      • Favoriser une posture debout plutôt qu’une posture sur un pied
      • Adopter une assise naturelle et aisée, évitant le croisement des jambes ou une flexion excessive de la hanche.

       

      En Résumé

      Les Ondes de Choc Radiales se révèlent extrêmement bénéfiques dans le traitement de la tendinopathie glutéale.
      Selon les études de Rompe, l’efficacité des Ondes de Choc Radiales sur les tendinopathies du moyen fessier se montre supérieure, tant à moyen qu’à long terme, par rapport aux injections de corticostéroïdes.
      Ces ondes s’avèrent cruciales pour la gestion de la douleur, facilitant ainsi l’application de techniques kinésithérapiques actives dans des conditions optimales.

      La persistance ou l’intensité marquée de la douleur devrait inciter à une consultation médicale sans délai.

      Sources :

      Thierry Allaire Kinésithérapeute du sport et consultant Chattanooga/DJO/Enovis pour les Ondes de Choc.

      DJO France et Thierry Allaire.

      Carlisi, Ettore, Miriam Cecini, Giuseppe Di Natali, Federica Manzoni, Carmine Tinelli, et Claudio Lisi. « Focused Extracorporeal Shock Wave Therapy for Greater Trochanteric Pain Syndrome with Gluteal Tendinopathy: A Randomized Controlled Trial ». Clinical Rehabilitation 33, nᵒ 4 (avril 2019): 670-80.
      Cook,J. L., et C. R. Purdam. « Is Tendon Pathology a Continuum ? A Pathology Model to Explain the Clinical Presentation of Load-Induced Tendinopathy ». British Journal of SportsMedicine 43, no 6 (juin 2009): 409-16.
      Bonello, Christian, Michael Girdwood, Keith De Souza, Nicola K. Trinder, Jeremy Lewis, Stephanie L. Lazarczuk, Jamie E. Gaida, Sean I. Docking, et Ebonie K. Rio. « Does Isometric Exercise Result in Exercise Induced Hypoalgesia in People ith Local Musculoskeletal Pain ? A Systematic Review ». Physical Therapy in Sport 49 (1 mai 2021): 51-61.
      DelBuono, Angelo, Rocco Papalia, Vikas Khanduja, Vincenzo Denaro, et NicolaMaffulli. « Management of the Greater Trochanteric Pain Syndrome: A Systematic Review ». British Medical Bulletin 102 (juin 2012): 115-31.
      Grimaldi, Alison, Rebecca Mellor, Paul Hodges, Kim Bennell, Henry Wajswelner, et Bill Vicenzino. « Gluteal
      Tendinopathy: A Review of Mechanisms, Assessment and Management ». Sports Medicine (Auckland, N.Z.) 45, no 8(août 2015): 1107-19.
      Rompe JD, Segal NA, Cacchio A, Furia JP, Morral A, Maffulli N. Home Training, Local Corticosteroid Injection, or Radial Shock Wave Therapy for Greater Trochanter Pain Syndrome – Am J Sports Med. 2009 Oct;37(10):1981-90